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jeudi 18 août 2011

"Il ne s’agit pas d’un film d’action", dimanchematin.com, 22 janvier 2007

Après avoir principalement flirté avec le court, Noël Mitrani nous livre son premier long métrage, Sur la trace d’Igor Rizzi. Le récit est celui d’un ancien footballeur professionnel ruiné (au point de bouffer dans les poubelles) qui gagne de l’argent d’indignes façons. Exilé en terre québécoise pour se remémorer sa défunte amoureuse, Jean-Marc Thomas (Laurent Lucas) accepte de tuer Igor Rizzi pour 15 000$.

Il ne s’agit pas d’un film d’action. Il n’y a pas de fusillade, ni d’engueluade entre des caïds stressés qui trimbalent des mallettes remplies de cash. Non. Le film est plus introspectif qu’explosif. Laurent Lucas (qui a une moustache qui rappelle Tom Selleck) campe le rôle d’un homme qui ne semble plus avoir rien à perdre. Ni rien à gagner d’ailleurs. Un pauvre type déchu qui s’accroche à des souvenirs déçus. Un personnage attachant, qui sait plaire malgré son innocence accablante et qui s’efface au profit de ses pensées. La preuve, on ne connait son vrai nom qu’à la moitié du film. Sur la trace d’Igor Rizzi fait l’éloge de la prise de conscience et de la prise en main.

Et c’est ainsi que l’histoire suit la route, maintenue par un minimum d’acteurs. Pierre-Luc Brillant, le frère coké dans C.R.A.Z.Y. et le chum violent dans Délivrez-moi, interprète ici le petit bandit pas très fiable. Quelqu’un a envie de lui donner un rôle de gentil monsieur ? Emmanuel Bilodeau est très efficace, pour les quelques minutes qu’exige son rôle. Quant à Isabelle Blais, je parierais qu’elle a appris son texte en 2 minutes. Son apparition est brève, mais opère comme un charme.

Mission accomplie pour Mitrani. Un film pour ceux qui aiment le caractère des personnages au-delà de leurs gestes.

Par Pierre-Luc Gagnon

http://dimanchematin.com/sur-la-trace-digor-rizzi-2006/

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