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jeudi 18 août 2011

"Un film dépouillé", Canoë, 20 janvier 2007

Je ferai ici amende honorable envers le réalisateur de ce beau film, Noel Mitrani. Mea cupa, mea culpa, mea maxima culpa; j’ai assisté à une projection du film dans le cadre du Festival du nouveau cinéma de Montréal en octobre dernier. J’avais écrit dans un de nos billets que je n’avais pas, en toute honnêteté, compris le sens du film mais que je désirais lui donner – me donner serait plus approprié – une seconde chance.

C’était un mauvais usage de vocabulaire, la chance n’ayant rien à voir dans tout ça. Nous avons récemment eu le plaisir d’avoir eu droit à des photos inédites du plateau de tournage, et en montant cette galerie photo, je me suis rendu compte que, mazette, non seulement je désirais revoir ledit film, mais que je lui avais fait grave injustice.

D’abord l’histoire: Jean-Marc Thomas (convaincant Laurent Lucas), ex-footballeur français, s’expatrie au Québec pour tenter de faire la paix avec le souvenir douloureux de Mélanie, son amoureuse (Isabelle Blais). Sans le sou et démuni dans tous les sens du mot, il acceptera, sous les conseils de son colocataire Michel (Pierre-Luc Brillant, qu’il nous tarde de revoir), d’accepter un contrat de tueur à gages pour faire la peau d’un certain… Igor Rizzi.

Film dépouillé dans sa mise en scène, Sur la trace séduit par son écriture sobre – un film d’auteur au sens noble du terme – et par tout l’espace créatif laissé à ses interprètes qui, dans leur jeu à la fois généreux et retenu, habitent totalement le film.

Ne cherchez pas les artifices, les paravents, les raccourcis ou les trompe-l’œil. Nous sommes ici devant une première œuvre forte qui assume fort bien son propos et qui n’offre rien de plus – et surtout rien de moins – que la prémisse de départ. Un road movie bien ficelé – Mitrani sait très bien ce qu’il fait – sans la route. Mais avec tous les éléments d’une quête en constant état inachevé. Car, voilà ce que moi j’y ai vu et ça n’engage que moi, relate une histoire d’introspection qui aboutit sans aboutir, qui nous entraîne avec elle sur un chemin maintes fois parsemé d’embûches.

Par Martin Morin
http://fr.canoe.ca/divertissement/cinema/critiques/2007/01/20/3418433-ca.html

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